Jeudi 4 avril à Châteaugiron, quelque 200 professionnels et producteurs se sont retrouvés aux Rencontres nationales des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AAMF).
Réflexion collective
L’occasion, pour Jean-Marc Onno, vice-président de l’association, « de réfléchir collectivement à l’essor de notre filière, en dressant l’état des travaux entrepris par l’AAMF. »
Celui qui est aussi méthaniseur dans le Morbihan poursuit : « On continue ce que l’on sait faire : accompagner les porteurs de projet, soutenir les unités en fonctionnement, professionnaliser la filière, être un référent technique ».
Sans oublier les formations, l’animation des réseaux, participer à la recherche et au développement, proposer des réunions trimestrielles, comme la prochaine portant sur l’intelligence artificielle.
Ateliers techniques
Parmi les sujets d’actualités abordés lors de ces rencontres, outre la fin des contrats subventionnés pour nombre de producteurs menant à plus de gestions collectives, la mise en place de la certification de la durabilité de la production (obligation pour les méthaniseurs qui veulent commercialiser le produit en Europe et bénéficier du tarif d’achat en France), et l’avenir des petits sites en cogénération.
Différents ateliers techniques, de la valorisation des biodéchets à la sécurisation des installations, ont également permis aux participants, témoignages à l’appui, d’approfondir leurs propres connaissances.
Indissociable de l’élevage
« La méthanisation conforte l’élevage et en devient indissociable » tient à rappeler Jean-Marc Onno.
La disparition de la méthanisation signerait celle des éleveurs et par conséquent la souveraineté alimentaire.
« 80% du gaz produit aujourd’hui en France provient des agriculteurs » insiste Jean-François Delaitre, président d’AAMF. (NDLR: ce qui représente moins de 2 % de la consommation de gaz en France)
La vraie décarbonation passera par les énergies renouvelables.
Nouvelles pistes d’action
Sur les projets 2024, Jean-Marc Onno annonce un travail pour quantifier la totalité des stocks de carbone, en amont comme en aval des sites de méthanisation (sequestrés ou non émis), et inspirer de nouvelles pistes d’action pour « valoriser financièrement les pratiques agroécologiques des agriculteurs méthaniseurs ».
Evolution dans la production
Pour le professionnel, et les 500 adhérents et 240 méthaniseurs bretons, « on est à l’aube d’une évolution dans la production. On quitte le seul champ de la molécule pour s’ouvrir au domaine plus général des émissions de gaz à effet de serre, à la transition énergétique des territoires. ».