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Trois fuites liées au méthaniseur de Gramat : les riverains inquiets sur la qualité des poches de rétention


| La Dépêche | News
Trois nouvelles fuites ont été repérées sur des poches liées au méthaniseur de Gramat

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Mi-août, trois fuites sont survenues sur des poches de stockage de digestat destinées au méthaniseur de Gramat. Un incident qui relance l’inquiétude des riverains, et la nécessité d’avoir des comités de suivis.

Mi-août, trois fuites sont repérées sur des poches distinctes de digestats destinées au méthaniseur de Gramat. Une à Rueyres, une à Prudhomat et la dernière à Baladou. "Nous avons appris cela grâce à des personnes qui nous informent sur la méthanisation et qui ont un œil dessus. Quand elles voient des problèmes, elles nous les signalent", détaille François, un membre du Collectif citoyen Lotois. Le 27 août, le collectif envoie un mail à la sous-préfecture de Gourdon. La préfecture confirme les deux fuites : "des actions curatives et préventives ont été mises en place à la demande de l’UiD DREAL par l’exploitant ; le digestat est resté confiné dans les rétentions", est-il indiqué.

"Maintenant, on se pose une question : d’où viennent les fuites ? Les fuites ont bien été contenues dans les merlons étanches, mis en place après la fuite d’Alvignac en 2018, mais cela interroge sur la qualité de ces poches. Est-ce lié à une mauvaise manipulation ? Même si, on écarte cette piste. Une rupture de soudure liée au vieillissement ? Ou liée à un surplus de remplissage ?", questionne le collectif. Des suppositions qui, pour le moment, ne trouvent pas de réponses concrètes. La Dreal s’est rendue sur place. Les services de la préfecture vont rechercher les causes de ces incidents et les réponses à apporter à la situation. "Nous allons voir ce qui peut être fait en plus", assure Claire Raulin, la préfète. Cette dernière se montre rassurante : "le dispositif de sécurité a bien fonctionné. Le digestat, quand il a fui, s’est bien retrouvé dans les poches de rétention. Il n’est pas allé dans les sols".

"Cela ne réagit pas au quart de tour"

Une fuite qui relance le débat sur les méthaniseurs présents dans le Lot. Celui de Gramat est le plus important. D’autres, plus modestes, ont vu le jour, notamment dans le Ségala, sur des exploitations agricoles.

"Quand il y a des problèmes, cela ne réagit pas au quart de tour", commente le collectif, qui est également membre du Collectif National Vigilance Méthanisation CNVMch (canal historique). Dans le Ségala, les méthaniseurs sont équipés de merlons mais pas de bâches. "Par percolation, peut-il y avoir une traversée sur le sol ? La préfecture nous assure que le sol est étanche, mais quand nous demandons des informations complémentaires, on ne reçoit rien", affirme François. Il poursuit : "ce n’est pas lié qu’aux méthaniseurs d’ici, mais pourquoi ne pas proposer des décrets pour changer les normes techniques ?".

De plus, le collectif alerte sur le "surdimensionnement des moyens mis en œuvre pour le transport des digestats et lisiers. Le but : les adapter à nos routes". Actuellement, les camions sont de 44 tonnes. Le collectif propose de passer à des 15 tonnes. Un courrier avait été adressé à la préfecture, même si les routes ne sont pas de son ressort, estimant qu’elle "avait une responsabilité sur la sécurité des personnes et sur l’environnement".

Des comités de suivi pour faire le lien entre les méthaniseurs et les riverains

Pour faciliter la transmission d’informations entre les méthaniseurs et les citoyens, des comités locaux de suivi doivent être mis en place. Il en existe un pour le méthaniseur de Gramat. "On se réunit une à deux fois par an. Ce comité a été mis en place par la préfecture", explique François. Le dernier s’est tenu en janvier 2024. Il y était, notamment, question des nuisances olfactives liées au méthaniseur. Depuis, le problème semble réglé, les riverains ne faisant plus remonter ce type de problèmes. La prochaine réunion va se tenir en septembre, l’occasion notamment de revenir sur les trois incidents.

En janvier 2021, un observatoire participatif scientifique national de la méthanisation devait voir le jour dans le Lot. Mais pour le moment, rien. François regrette : "On ne sait même plus s’il existe encore ni même comment y participer. Pourtant, c’était positif et novateur comme démarche". De son côté, la préfecture explique : "Nous souhaitions que le comité de suivi local du Ségala soit intégré au déploiement de l’observatoire national. Cela aurait permis d’être plus fluide. Pour le moment, il n’y a pas d’évolution sur l’observatoire. Si l’on voit que cela n’avance pas, la commission locale verra, elle, le jour".

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