
« Le chauffeur a tourné la clé et le feu a pris»
93|aubervilliers Un car roulant au gaz s’est embrasé au dépôt RATP ce dimanche matin. L’incendie n’a pas fait de victime mais soulève des questions, alors que le lieu a été converti au biométhane.
L’incendie, qui a dégagé un important panache de fumées ce dimanche matin, n’a pas fait de victime, mais soulève des questions, alors que le dépôt s’est récemment converti au biométhane.
L’incendie n’a pas fait de victime, mais a causé une grosse frayeur au chauffeur, qui a vu son car s’embraser ce dimanche matin, au dépôt de bus RATP d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), rue de la Haie-Coq, près du canal Saint-Denis. Vers 8 h 30, un incendie s’est déclaré sur un autocar Origami, un service de location de véhicules proposé par la RATP à destination des entreprises et collectivités. L’engin, qui était stationné en extérieur, roulait au bioGNV, du biométhane.
« Le chauffeur était en train de nettoyer son bus. Il a tourné la clé de contact et le feu a pris d’un coup », rapporte Ahmed Berrahal, élu CGT à la RATP et secrétaire de la CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail). « Il a pris un extincteur pour éteindre les flammes, mais il n’a pas réussi à les contenir, poursuit-il. Il a alors couru pour demander au gardien d’appeler les pompiers. Heureusement, ils sont arrivés très vite. Vu la quantité de gaz sur le site, tout le dépôt aurait pu partir en fumée… »
Sept autocars très fortement endommagés
« Une quarantaine de pompiers ont été déployés sur place, le feu a été rapidement maîtrisé, précise la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Le parking étant à l’air libre, il y avait moins de risque de propagation. » L’incendie a tout de même dégagé un important panache de fumées.
Selon la RATP, « sept autocars ont été très fortement endommagés », mais « aucun blessé n’est à déplorer ». « Une enquête interne est en cours afin de déterminer les circonstances exactes de l’incident, détaille la société de transport. Il n’y a pas eu de conséquence sur les infrastructures de maintenance et de charge, ainsi que sur la flotte de bus exploitée sur les lignes régulières de la RATP. »
« On a beaucoup de chance que ce ne soit pas plus grave, estime Ahmed Berrahal. Ce dépôt de bus vient d’être refait à neuf pour passer au gaz. »
« Le biométhane est un gaz 100 % renouvelable, produit localement à partir de résidus agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets des territoires », explique l’entreprise sur son site Internet. Elle y rappelle que la structure d’Aubervilliers, qui concentre douze lignes, est « le plus grand dépôt de bus exploité par la RATP pour Île-de-France Mobilités ».
Et de préciser qu’Aubervilliers a été son septième centre opérationnel bus à être converti au bioGNV. Les travaux, démarrés en 2021 et achevés en septembre dernier, ont permis d’installer une centaine de postes de charge, une station de compression et une installation de stockage. Ce projet de reconversion, inauguré le 20 octobre, a coûté 19,3 millions d’euros supportés intégralement par Île-de-France Mobilités.
« On avait demandé s’il y avait plus de risques que les bus au gaz prennent feu, décrit Ahmed Berrahal. On nous avait répondu que ce n’était pas particulièrement dangereux, même si le risque zéro n’existe pas. Cet incendie est inquiétant. Ces sites sont-ils assez sécurisés en cas de soucis ? Il y a une importante réserve de gaz sur place. Il va falloir que l’on comprenne rapidement ce qu’il s’est passé. »
Des questions de sécurité s’étaient aussi posées l’an passé au sujet des véhicules électriques. Au printemps 2022,148 bus électriques, construits par le groupe Bolloré, avaient été retirés de la circulation par la RATP après l’auto-combustion de deux véhicules. Selon la Régie, « l’ensemble des centres opérationnels bus exploités par la RATP pour Île-de-France Mobilités doit être converti à l’électrique et au biométhane à horizon 2025 ».