L'accroissement des bioénergies en Europe augmentera les GES, la déforestation et un impact très négatif sur la biodiversité
L’augmentation de la production de bioénergie est un élément important des efforts européens pour atténuer le changement climatique, mais son potentiel de réduction des émissions est contesté.
Nous utilisons un modèle de système foncier intégré pour explorer les effets de la production de bioénergie à grande échelle au sein de l’Union européenne sur les bilans carbone. Nous constatons qu’une augmentation de la production de cultures bioénergétiques est susceptible de provoquer une déforestation substantielle et une perte proportionnelle des stocks de carbone associés, en grande partie due au déplacement de la production alimentaire d’autres zones. La déforestation se produirait soit au sein de l’UE si les forêts européennes n’étaient pas protégées, soit dans d’autres parties du monde en raison d’un changement indirect d’affectation des terres si les forêts européennes étaient protégées. Le bénéfice net en carbone de la production de bioénergie est largement négatif, ou incertain, même dans les niveaux les plus optimistes de remplacement des combustibles fossiles, et ne compensera pas les pertes initiales de carbone au cours des 50 prochaines années. La croissance de l’agriculture intensive nécessaire pour satisfaire la demande de bioénergie et de nourriture aura des impacts négatifs sur les services écosystémiques essentiels. Dans l’ensemble, nous identifions des inconvénients substantiels à l’augmentation de la production de bioénergie par rapport à la libération de terres pour la succession naturelle. Dans le meilleur des cas, la production de bioénergie à grande échelle risque d’être sans rapport avec les objectifs climatiques urgents.