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« Les odeurs nous réveillent la nuit » : les riverains du méthaniseur de Charentay perdent patience


| Le Progrés | News

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Voilà plusieurs mois que le sujet est sur la table. Après la mise en service, en mars, de l’usine de méthanisation de Charentay, près de Belleville-en-Beaujolais, des riverains se plaignent toujours d’odeurs nauséabondes. Si les nuisances ont quelque peu diminué cet été, le problème est toujours là.

Cette récente usine de biogaz made in Beaujolais est sur toutes les lèvres… Ou plutôt dans toutes les narines ! Depuis la mise en service au mois de mars 2025 de l’unité de méthanisation dans la ZAC Lybertec à Charentay près de Belleville-en-Beaujolais, certains riverains se plaignent encore et toujours d’odeurs pestilentielles.

« Quelle puanteur encore ce matin, c’est invivable, insupportable », rapporte un commentaire laissé sur le groupe Facebook Non aux odeurs du méthaniseur, qui rassemble des habitants victimes des effluves. Un participant anonyme évoque même l’envie de déposer une plainte.

Un diagnostic d’odeurs est en cours pour déterminer les causes et, surtout, commencer à donner des solutions.

« Des mois que ça dure »

Les résultats sont espérés pour novembre. Lors d’une réunion le 20 septembre dernier, entre les acteurs du projet et les riverains, l’idée avancée était claire : ils vont trouver une solution. Mais Maxime, habitant proche de l’usine, n’y croit pas : « Des mois que ça dure, on ne peut même pas ouvrir nos fenêtres, les odeurs nous réveillent la nuit. » Une inquiétude entendue aussi par la maire de Charentay, Évelyne Jomard, qui n’ignore pas les griefs de ses administrés mais explique ne plus être dans la suite des opérations.

Un risque pour la santé ?

Par ailleurs, l’idée germe dans la population d’un risque sur la santé. Le Progrès a posé la question à Marie Verriele, professeure à l’Institut Mines-Télécom. Les mesures montrent en réalité des concentrations très faibles de polluants. L’ammoniac et l’hydrogène sulfuré, deux gaz souvent associés aux mauvaises odeurs, restent largement en dessous des seuils sanitaires, même près des premières habitations.

À titre d’exemple, la quantité de sulfure d’hydrogène (H₂S) enregistrée est 375 fois inférieure à la valeur guide fixée par l’Organisation mondiale de la santé, et l’ammoniac ne dépasse jamais plus d’un sixième du seuil préoccupant pour la santé.
En revanche, la gêne olfactive n’est pas anodine. « Être régulièrement exposé à des odeurs désagréables peut générer du stress, des maux de tête ou encore des douleurs abdominales », souligne Marie Verriele. Ces symptômes ne traduisent pas une toxicité directe, mais relèvent d’effets psychosomatiques liés à la perception des nuisances.

« Tout n’est pas à mettre sur le dos de l’usine »

Frédéric Pronchéry, à la tête de la Société d’économie mixte à opération unique (Semop) Bio Énergies beaujolaises (1) et maire de Belleville-en-Beaujolais, se dit prêt à reconnaître certaines failles : « Tout n’est pas à mettre sur le dos de l’usine ! Ils confondent les odeurs entre les épandages et autres. »

Même s’il reconnaît volontiers l’existence de nuisances olfactives liées au processus de la méthanisation, le maire assume et veut poursuivre : « Je suis serein, après le diagnostic, cela sera une unité zéro odeur pour les habitants. »

Confirmées par tous les partis, dont la scientifique Marie Verriele, des solutions existent. En attendant, les habitants à proximité subissent ; ils se disent prêts à aller en justice si des améliorations n’arrivent pas rapidement.

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