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Pollution : un méthaniseur au cœur des préoccupations, près Saint-Gilles-Croix-de-Vie


| Le Courrier de l'Ouest | News

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« Pollution, nuisances et manque de transparence » : une unité de méthanisation de Coëx se trouve dans le viseur de l’État et des élus locaux. Une « fermeture immédiate » du site est demandée.

C’est un petit hameau isolé au nord de Coëx, au lieu-dit Longchamp, à deux pas du Vélo rail. La Sarl agricole qui s’y trouve, nommée MB2F, a ouvert une unité de méthanisation, en octobre 2020. Cinq ans plus tard, celle-ci n’est plus dans les clous. Sur place, le charme bucolique de la campagne est d’ailleurs vite dissipé par des odeurs nauséabondes et fortes. Le méthaniseur se trouve dans le viseur de l’État et des élus locaux. Le 24 juillet 2025, le gérant de la Sarl a été mis en demeure par la préfecture de la Vendée, de mettre son unité en conformité.

En juin dernier, des inspecteurs de l’environnement de la Direction départementale de la protection des populations y avaient réalisé un contrôle inopiné. « Une pollution par infiltration du sol, en aval d’un bâtiment comprenant des silos d’intrants du méthaniseur dont de l’ensilage », y avait été constaté, peut-on lire dans l’arrêté de mise en demeure. La pollution se répand ensuite aux fossés, puis dans le cours d’eau se trouvant à côté : La Belle Eau. Une « pollution chronique du milieu naturel » est également observée.

Quatre mises en demeure

Ce n’est pas la première fois que MB2F est mise en demeure et, face à cette situation, les quatorze maires de la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles montent désormais au créneau. Dans une lettre adressée au préfet, ils expriment leurs inquiétudes et demandent des actions rapides de l’État. « Malgré quatre mises en demeure, adressées par le préfet au gérant depuis 2023, pour une mise en conformité de l’unité, les dysfonctionnements graves persistent, mettant en péril l’environnement et la sécurité des habitants. »

Outre la pollution récurrente des sols, les élus dénoncent également un « manque de transparence sur l’origine des matières organiques à destination du méthaniseur, ainsi que sur leurs conditions de production. L’utilisation de cultures dédiées à la méthanisation entre en concurrence directe avec les cultures alimentaires, accentuant les pressions sur les terres agricoles et la ressource en eau. » Les élus jugent cette situation « préoccupante » car le site se trouve dans le bassin-versant Vie et Jaunay, régulièrement en tensions hydriques.

Une fermeture demandée

L’augmentation du trafic de poids lourds, « engendrant des risques pour les habitants et des coûts importants pour la commune sur la voirie » et « l’absence de concertation des élus locaux et de la population », y sont aussi dénoncées. Le maire de Coëx, la commission locale de l’eau et la communauté d’agglomération n’ont pas été consultés sur le projet de méthanisation porté par MB2F.

Les 14 maires du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie demandent la « fermeture administrative immédiate du site », mais aussi la remise en état du site aux frais de l’exploitant et la tenue d’une enquête environnementale sur les impacts de cette installation.

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