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Pourquoi l'unité de méthanisation ne se fera pas à Sénas


| Le Régional du Pays Salonais | News

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L'entreprise CVE a annoncé sa décision de mettre fin au projet de méthanisation à Sénas. Elle explique son choix, le maire Philippe Ginoux apporte ses réponses.

L'histoire s'arrête donc là. De manière sèche et claire. Dans un communiqué en date d'hier, l'entreprise CVE (Changeons notre vision de l'environnement) a annoncé sa décision d'arrêter les études pour un projet de méthanisation à Sénas. Le point d'orgue à une montée de l'opposition accrue dans le village, symbolisée par le collectif "Sénas méthanisation, c'est non".

Pourquoi CVE a-t-elle prise une décision aussi rapide ? Le projet prévoyait, par cette unité de méthanisation, de créer pour la Métropole Aix-Marseille une filière de valorisation des matières organiques en traitant 30 000 tonnes de biodéchets et reste alimentaires produits à proximité. Ce qui permet aussi de produire du gaz renouvelable et de l'engrais organique.

CVE : "le fléchage par la commune du foncier ne s'est pas concrétisé à ce jour"

Arnaud Bossis, directeur général de CVE Biogaz, "déplore l’impossibilité pour son entreprise de poursuivre son engagement (notamment de moyens financiers) dans le développement d’une filière de valorisation des matières organiques à Sénas, dans la mesure où le fléchage par la commune du foncier qu’elle destine à l’installation de CVE ne s’est pas concrétisé à ce jour". Première fine flèche décoché envers la municipalité.

CVE déplore par ailleurs, que les phases d’information et consultation publiques ont été entravées par l’absence de volonté de dialogue sur le territoire. "Ce temps d’échanges était nécessaire pour présenter le projet, recueillir les avis de l’ensemble de la population et acteurs locaux impliqués et permettre au Conseil Municipal de Sénas de prendre une décision finale avant mi-décembre. Nous ne pouvons que regretter les généralités et les fausses allégations véhiculées par des opposants à propos de la méthanisation sans donner l’opportunité aux Sénassaises et Sénassais d’avoir une vision globale du projet et d’en comprendre les multiples bénéfices pour leur territoire". Pour CVE, "l'illustration de ces blocages est quela mise en délibération de la cession du foncier en Conseil municipal a été repoussée sine die". Deuxième flèche.

Joint hier soir, le maire Philippe Ginoux goûte peu ces arguments. Il détaillera dès ce soir, à partir de 19h30 (au théâtre de l'Eden), lors d'une réunion publique, les tenants et aboutissants de ce dossier tombé à l'eau. Mais il a accepté de livrer un premier sentiment. "Sur le papier, la méthanisation est intéressante. Mais on la connaît peu, il n'y a que 4 unités dans le département". Et le maire rappelle la genèse du projet : "il faut savoir si on veut rendre ce territoire plus vertueux ou pas. Alors on avait décidé de faire cette étude pour réfléchir ensemble sur le traitement des déchets. Sur le papier, encore une fois, se dire que l'on peut traiter les déchets ménagers pour qu'il y ait moins d'enfouissement, tout en créant de l'énergie, ça fait rêver".

Philippe Ginoux "la ville n'était pas la plus adaptée"

Sauf que le maire en est venu au constat que "après étude, il y a aujourd'hui plus d'inconvénients que d'avantages à créer une unité de méthanisation à Sénas. Il y a beaucoup de revers à la médaille : des questions sur l'environnement, l'acceptation de la population, notre secteur agricole pas adapté, la question du cheminement des déchets etc. La ville n'était pas la plus adaptée du territoire à accueillir ce site, même si ce n'était pas un incinérateur non plus".

Et alors, qu'en est-il de ce foncier non clairement fléché sur la commune ? "CVE savait dès le départ qu'avec notre PLU (plan local d'urbanisme) voté en 2016, une entreprise ICPE (Installations classées protection de l'environnement) ne peut pas aujourd'hui s'installer sur un terrain à Sénas. Il fallait passer par le vote d'une modification du PLU en conseil municipal puis voter ensuite une délibération pour vendre un terrain. Les difficultés et les procédures, CVE les connaissait". Au final, le projet (discuté depuis un an) est bel et bien enterré, ce qui semble mettre tout le monde d'accord.

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