Un collectif s'est monté pour lutter contre "les odeurs nauséabondes" du méthaniseur de Cérilly

Un an après la mise en service du méthaniseur géant implanté sur leur petite commune du Châtillonnais, les habitants de Cérilly (Côte-d'Or) n'en peuvent plus des odeurs émises par cette unité de production de biogaz exploitée par Dijon Céréales et qui figure parmi les plus grandes de France.
Un collectif de riverains s'est monté pour tenter de résoudre ce problème de nuisances olfactives du méthaniseur de Cérilly qui les incommode nuit et jour.
"Un cocktail de vomi, d'œufs pourris et de lisier"
Sur la route qui longe de site d'implantation du mégaméthaniseur, Jean-Pierre Gueneau - membre de l'association "La grande côte châtillonnaise", nous décrit une odeur "nauséabonde" qui incommode leur vie depuis la mise en service de cette usine. Une odeur qui vient par vagues, qui imprègne les vêtements et en vient même à le réveiller la nuit.
Des craintes pour la santé des riverains
Sur la commune de Sainte-Colombe-sur-Seine (Côte-d'Or), qui jouxte celle de Cérilly, même constat. Ouvrir les fenêtres, la porte du garage ou faire sécher du linge devient problématique lorsque l'atmosphère est chargée des odeurs du méthaniseur. Mais au-delà du désagrément purement olfactif, c'est la question de l'impact sanitaire qui interroge. Jésus Matias, administrateur du collectif associatif Sainte-Colombe, évoque la détresse psychologique d'une grande partie des habitants du secteur.
"Les gens sont inquiets parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils respirent. En théorie un méthaniseur, ça ne sent pas. Il doit certainement y avoir quelque chose qui ne fonctionne pas bien là-dedans. Quel impact vont avoir sur notre santé ces fortes concentrations d'azote dans quelques années ? Et que dire de nos maisons qui sont devenues invendables ?!"
Des problèmes reconnus par Nature Energy
Contacté par nos équipes, Nature Energy, le groupe danois derrière cette usine, estime avoir relevé deux facteurs responsables de ces odeurs. Le groupe dit travailler "à supprimer les difficultés liées au procédé d’évapo-concentration. Le pré-broyage des Cives (cultures intermédiaires à valorisation énergétique ndlr) n’a quant à lui pas vocation à se prolonger à moyen terme et a déjà été limité depuis plusieurs semaines."
L'opérateur s'est aussi engagé à cesser de faire tourner son unité de méthanisation les samedis et dimanches pour diminuer les nuisances. Difficile à croire pour les riverains, qui doutent que l'on puisse suspendre une telle unité en un claquement de doigt. "Et puis avec ça, on nous dit que les week-ends on pourra sortir. Eh bien la semaine, restons enfermés, parce que ça sent trop mauvais ! ", ajoute Jésus Matias, avec une pointe d'ironie.
Deux plaintes en justice ont été déposées par les habitants. La première, actuellement en appel, pour contester le permis de construire qui a été accordé à l'usine, et une deuxième pour contester l'autorisation d'exploiter par Dijon Céréales.
Une réunion doit se tenir le 17 septembre prochain entre Nature Energy et le collectif de riverains pour tenter d'apaiser les tensions.