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La filière biogaz française a besoin d’une ambition politique plus forte pour exprimer tout son potentiel



| Bio energie | Lobbying


Dans le cadre de leur conférence de presse « La méthanisation, un allié solide de la transition agro-écologique et énergétique », l’Association des Agriculteurs Méthanisateurs de France, Chambres d’agriculture France et France Gaz Renouvelables ont rappelé la place du biogaz dans le mix énergétique français et pointent l’importance d’une ambition politique forte pour lui permettre de continuer à accélérer son développement.

Avec un peu plus de 1600 unités fin 2023, le secteur du biogaz atteint en effet sa pleine maturité. Les volumes produits ont considérablement augmenté ces dernières années et l’objectif de 6 TWh fixé par la PPE a été dépassé dès 2022. La filière a été au rendez-vous et est volontaire pour poursuivre le développement pour atteindre, en 2030, au moins les 50TWh de la Stratégie Française Energie Climat. Malgré cet essor, les obstacles se multiplient, pèsent sur la filière méthanisation qui est à 80% une filière agricole, et ralentissent son développement,pourtant indispensable pour mener nos transitions agricole et climatique et assurer la souveraineté énergétique de notre pays. Ces obstacles, administratifs et règlementaires, complexifient ou renchérissent les projets, quelle que soit leur phase (développement, construction,exploitation).

A titre d’illustration :

Fortes disparités entre les départements dans l’instruction des projets ou l’application des textes Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) ;
Phase d’exploitation : 150 données sont à transmettre, chaque année, aux différents organismes et le coût lié à ces audits et contrôles représente 500 000 € sur 15 ans.

Note de la rédaction: 500 000 € sur 15 ans = 3 400 €/an pour 1 600 méthaniseurs; ce qui entraine en réalité un coût d'environ 20 € /an et par méthaniseur.

Forte de ces différents constats, la filière souhaite rappeler le caractère indispensable d’un soutien politique pour fixer sa trajectoire de développement rapidement. Elle précise enfin qu’elle se tient prête à travailler de concert avec les représentants politiques, pour formuler des propositions pour :

  • Faciliter l’octroi des diverses autorisations
  • Rationaliser l’exploitation et simplifier la transmission des données de contrôle
  • Renforcer la cohérence règlementaire

Les gaz renouvelables sont une réponse concrète face à l’urgence climatique. Leur développement et leur production locale constituent une voie de décarbonation sûre et compétitive, qu’il convient de favoriser avec des ambitions fortes et grâce à un cadre règlementaire structurant mais non limitant.

Le Vrai du Faux