Lors du conseil communautaire de Pré-Bocage Intercom (PBI) du mercredi 27 septembre 2023, à Aunay-sur-Odon (Les Monts d’Aunay, Calvados), les élus ont délibéré sur le fait de rejoindre ou non une expérimentation au sujet de la méthanisation (soit la production de méthane, ou biogaz, à partir de matières organiques, dans des unités de méthanisation).
Encourager « l’émergence » de nouveaux projets de méthanisation dans le Pré-Bocage
Celle-ci a été mise en place par le SDEC Énergie, Biomasse Normandie, GRDF et la Chambre d’agriculture de Normandie pour « mettre en place une animation renforcée visant l’émergence de projets de méthanisation, en particulier sur les secteurs éloignés du réseau gaz, grâce à la réalisation de raccordements mutualisés ».
Plusieurs territoires seraient potentiellement concernés par cette expérimentation – qui s’adresserait aux agriculteurs, aux élus et aux industriels de l’agro-alimentaire -, dans le Bessin, et donc le Pré-Bocage.
Les conseillers rejettent le projet
Ainsi, les élus de PBI avaient l’opportunité de signer une convention pour y adhérer, ce qui aurait « manifesté leur soutien politique à l’expérimentation, pour faciliter l’émergence des projets de méthanisation », mais « n’aurait pas été la garantie d’un soutien » aux futurs projets en question.
Cette adhésion aurait entraîné un coût et un engagement humain et communicationnel de la part de PBI, mais n’est désormais plus d’actualité, car les conseillers l’ont rejetée en majorité (19 voix contre, 10 abstentions).
De nombreuses inquiétudes soulevées
Avant cela, plusieurs maires du territoire, dont Jean-Luc Roussel, à Villy-Bocage, ou Guillaume Dujardin, à Cahagnes, avaient pointé leurs inquiétudes concernant la méthanisation.
Notamment au sujet du « manque d’informations » de plusieurs projets d’unités de méthanisation dans les environs, du fait que cela puisse « entraîner les agriculteurs à produire avant tout pour alimenter » ces unités, que cela « favorise ainsi les grosses exploitations agricoles par rapport à celles à taille humaine« , ou encore de « l’état des routes et des ponts » avec l’augmentation continue du poids des engins agricoles, non régulés.
Nous devons nous poser la question en tant qu’élus si nous devons développer la méthanisation, ce qui entraînerait la recherche de matière pour l’alimenter. Nous pouvons déjà voir que les petites exploitations ne trouvent plus d’herbe pour leurs bêtes, car la méthanisation est extrêmement gourmande. Et il est aussi important de réfléchir à la qualité de nos eaux et de nos sols.
Des inquiétudes qui ont donc trouvé un écho chez la majorité des conseillers.